29 Novembre 2017
8 novembre
Un beau soleil m'invite à aller découvrir la Baie d'Hudson dans laquelle se jette la rivière Innuksuac. Mais le temps est des plus incertains en ce début d'hiver au Nunavik et dès mon arrivée sur la plage, j'essuie de fortes bourrasques de vent1. Un gros grain, diraient les Normands. La grêle s'en mêle et me pique les joues. J'hésite à rebrousser chemin, mais j'opte pour attendre une éclaircie, en m'abritant au pied de rochers. Des chiens de traîneaux au-dessus de ma cache, attachés je précise, ont cessé de japper. Le spectacle est magnifique. Le soleil ne tarde pas à percer entre les nuages. Je suis récompensé de mon attente par de splendides lumières. Les chiens ont repris leurs aboiements, je reprends ma marche. Des morceaux de glace témoignent que la baie commence «tranquillement, pas vite» à geler.
Pas d'horizons à perte de vue, car, à la hauteur d'Inukjuak, un chapelet d'îles (Hopewell) offre une protection à Inukjuak contre les déferlantes et réduit un tant soit peu la violence des tempêtes, mais elles ne peuvent rien contre les blizzards qui paralysent fréquemment les activités du village, tant l'absence quasi totale de visibilité rend tout déplacement dangereux, y compris à pied.
Ma balade me conduira à la statue représentant un Inuit scrutant l'horizon, statue qui commémore la déportation de 1953 – 1955 dont j'ai longuement parlé dans un précédent article.
Deux bateaux en cale sèche dans le petit port d'Inukjuak devront attendre le mois de juin prochain pour reprendre la mer.
Tout au long de mon chemin de retour, un chien m'accompagnera jusqu'à l'escalier de notre appartement. J'avais lu que les gens d'ici pensent qu'un chien qui vous accompagne choisit de vous protéger pour le temps de la promenade. Joli, non?
1Oui, oui c'est un pléonasme car de quoi d'autres pourraient être des bourrasques sinon de vent ? Mais des bourrasques de vent sont plus fortes que de simples bourrasques ! En tous cas, sur mes joues ...